Le philosophe

Son talent pour la réflexion était formidable. Pendant que les bâtiments enneigés passaient brièvement par la fenêtre, Marc songeait à comment sa vie semblerait différente s’il pouvait la vivre avec la conscience de quelqu’un d’autre. Est-il possible que les pensées d’autrui n’existent pas? Sa tête était remplie d’idées comme celle-ci. Il avait aussi tendance à se perdre dans les détails de l’environnement stimulant qui l’entourait. Pendant son trajet, il observait les regards de tous les gens dans la rue et notait la variété d’émotions sur leurs visages à travers la vitre. Lui, il était à l’intérieur – eux, dehors.

Comme d’habitude, il est descendu de l’autobus bien après son arrêt à cause de ses pensées profondes. Par conséquent, il a dû marcher pendant une heure sous les flocons de neige avant d’arriver chez lui. Il est entré dans la salle à manger, où sa femme avait déjà mangé son souper. Marc a aperçu son expression : triste, déçue, frustrée. « Tu n’es jamais ici pour nos repas…», a-t-elle dit avec une voix tendue.

Au lieu de lui répondre, Marc a regardé fixement la fenêtre, par laquelle il pouvait voir le grand rocher au centre de leur jardin. Tous les étés, il adorait s’asseoir sur ce rocher et essayer de transcender la réalité…

Après quelques secondes, sa femme a continué : « En fait, il me semble que tu es toujours ailleurs.» D’après Marc, son épouse bouleversée se trouvait derrière une vitre comme les gens dans la rue.

Avant qu’il ait pu réagir à son commentaire, son environnement a fondu comme neige au soleil et il a ouvert ses yeux.

Il était dans son jardin, assis sur le rocher comme toujours. Le soleil d’été brillait. Sentant la pression de son poing sur son menton, il contemplait sa maison devant lui, où il vivait tout seul.

Jasmine Aziz

FREN 297

Leave a Reply