Doit-on traduire les textes dont on ne partage pas les idées?

De nos jours, les traducteurs sont de moins en moins invisibles. Dans un monde de plus en plus globalisé, les traducteurs servent de moyen de communication et donc de lien entre les différents pays, cultures et langues. Bien que cette mondialisation ait entraîné plus de reconnaissance envers la profession de traducteur, elle implique aussi une plus grande responsabilité de la part des praticiens, qui doivent maintenant « choisir le type de traducteur qu’ils devraient être [traduit] » (275) comme le dit Mona Baker. Parfois, en tant que traducteurs, nous devons nous poser la question suivante : doit-on traduire les textes dont on ne partage pas les idées?

On ne considère pas toujours le rôle de la moralité dans la traduction, mais en réalité les traducteurs font souvent face à des dilemmes éthiques. Bien qu’il n’y ait pas de réponse évidente à ces questions, les traducteurs ont une responsabilité envers eux-mêmes ainsi qu’envers les autres de bien réfléchir à toutes les possibilités et leurs implications, peu importe la difficulté que pose ce dilemme (283). Ils doivent être prêts à défendre leur choix. S’ils ne sont pas prêts à le faire, c’est qu’ils ne doivent et ne devraient pas traduire ce genre de textes, à savoir ceux qui posent un dilemme éthique personnel. En revanche, il est possible de  ne pas partager les idées d’un texte sans que celui-ci ne pose de véritable dilemme éthique. Autrement dit, il est possible de reconnaître la validité d’une opinion différente que la nôtre si elle ne s’oppose pas à nos valeurs fondamentales. Dans ce cas-là, le traducteur pourrait choisir de traduire le texte sans compromettre son intégrité personnelle.

En résumé, il n’existe pas de réponse évidente aux questions éthiques en traduction. En général, c’est au traducteur même de choisir à quel genre de textes  il veut associer son nom. Une chose que nous ne devons jamais oublier en tant que traducteurs, c’est que, contrairement à ce que nous croyons, nous ne sommes jamais invisibles. En effet, notre travail a un impact qui ne devrait pas être sous-estimé, et qui doit par conséquent être considéré quand nous faisons face à des dilemmes éthiques.

Bibliographie:

Baker, Mona. In Other Words: A Coursebook on Translation. 2nd ed. London and New York: Routledge, 2011. Print.

Brianne Taylor

FREN 454

 

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