French immersion

Le 7 octobre, je suis allée au Campus St. Jean pour voir le film « French Immersion »  dans le cadre du ciné-club d’Edmonton. En une heure et trente minutes, le film examine plusieurs stéréotypes canadiens-français d’une façon amusante et satirique. La comédie se déroule dans un village isolé au Québec où cinq anglophones arrivent pour s’immerger totalement dans la langue de Molière. Après quelques mésaventures et disputes entre les habitants francophones de la bourgade et les citadins anglophones, tous trouvent finalement un langage commun. Les personnages appartiennent à une variété de classes sociales et économiques, ce qui permet de considérer les questions épineuses touchant la situation politique actuelle du Canada. L’importance d’avoir deux langues est soulignée par le fait que les personnages, bien qu’ils possèdent des statuts, des occupations et des motivations différentes, veulent tous apprendre le français pour améliorer leur vie.

En raison du bilinguisme du film, on entend  plusieurs jeux de mots et calembours dans les deux langues, ce qui est pertinent à l’identité sociolinguistique du Canada. Le titre est aussi  intéressant du point de vue de la traduction. Au Québec, le film est sorti avec le sous-titre « C’est la faute à Trudeau », alors que pour le public anglophone, le sous-titre est  « French Immersion ». Ce changement est probablement dû à la différence entre les facteurs qui attirent les spectateurs.  On peut penser que les habitants des provinces de l’Ouest sont moins intéressés par ce qui concerne Trudeau. Parallèlement, les citoyens du Québec trouvent très certainement le titre français amusant. Cependant, toutes les provinces comprendraient plus ou moins le contexte de « French Immersion ».

Enfin, le film est plein de banalités humoristiques et de clichés qu’on retrouve dans de nombreuses productions hollywoodiennes, comme l’histoire d’amour qui se rallume sur le tarmac de l’aéroport. Malgré tout, c’est une bonne comédie qui met en lumière l’identité bilingue canadienne avec une touche hollywoodienne, ce que peu de films arrivent à faire.

Elina Korchagina

FREN  254

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