Faut-il interdire les signes religieux dans l’espace public?

Le Canada est un pays équitable et stable qui encourage le multiculturalisme et qui devient de plus en plus diversifié avec le temps. Pour les immigrants de tous les coins du monde, le Canada est vu comme la terre d’accueil où ils auront la chance d’avoir une vie meilleure pour eux et leurs familles. Avec l’afflux d’immigrants dans ces dernières années, la présence des signes religieux dans l’espace public pose des questions. Est-ce nécessaire de supprimer ces signes afin d’assurer l’égalité? L’interdiction du port des symboles ostentatoires offre l’égalité entre gens de croyances différentes et peut éliminer la discrimination. Par contre, elle enfreint les droits individuels de la personne et nuit à la diversité culturelle sur laquelle l’identité canadienne est fondée.

Tout d’abord, la neutralité religieuse offre plusieurs avantages pour la société canadienne ainsi pour que les immigrants. Premièrement, l’interdiction des signes religieux dans l’espace public encourage un espace libre et sans prosélytisme. Par exemple, en France la laïcité est imposée dans les écoles publiques. De cette façon, tous les élèves, peu importe leur croyance, reçoivent la même éducation et ont la chance de développer leur propre sensibilité sans l’influence de la religion ou la pression de leurs parents. De plus, les écoles laïques ont l’esprit ouvert, donc personne ne se sent marginalisé et tous les élèves de différentes cultures se mélangent. Par ailleurs, l’impartialité religieuse peut aider à unir les citoyens canadiens en évitant les conflits et les jugements basés uniquement sur la religion. Quand les différences spirituelles sont visibles comme avec le port de signes ostentatoires, une tension inutile peut être introduite parmi les habitants du Canada. Ensuite, des groupes majoritaires et minoritaires peuvent être créés, ce qui sépare le pays. Pour illustrer cette idée, parfois les gens ont des stéréotypes qui sont enracinés dans leur cerveau sans qu’ils n’en soient vraiment conscients. Par conséquent, les immigrants sont plus susceptibles de recevoir des services publics inégaux à force d’être discriminés non intentionnellement, comme avec les services juridiques. En outre, quand il y a une crise dans le pays, les gens accusent immédiatement les personnes de religions étrangères et même des fois, ils sont utilisés comme bouc émissaire. Si la neutralité religieuse est imposée dans le pays, la tension et les accusations peuvent être évitées. En dernier lieu, le port du voile et d’autres symboles couvrant le visage, pose un problème dans le domaine juridique, particulièrement au tribunal. Quand un individu doit se présenter en cour, le jury devrait être capable d’observer son visage pour voir des émotions et des indices de mensonge. Ainsi, ces gens qui couvrent leur visage ont un avantage injuste. En effet, cela peut générer la haine contre les personnes venant de ces cultures et causer à nouveau une tension. En résumé, le fait de supprimer la présence des signes religieux dans l’espace public assure l’égalité et l’unité du pays, pourtant ce n’est pas si simple, car cette suppression viole aussi les droits d’expressions des immigrants et blesse l’identité canadienne.

Bien que la neutralité offre quelques avantages, elle vient aussi avec de nombreux désavantages. Pour commencer, la prohibition du port de signes religieux est une forme discrète d’assimilation. Notamment, en interdisant aux immigrants d’exprimer leurs croyances dans l’espace public, ils doivent mettre de côté leurs valeurs et cacher qui ils sont. En suivant les règlements et les normes canadiens, ils vont commencer à oublier leurs racines peu à peu et, ultimement, leur identité. Cela serait un crime moral qui non seulement serait une attaque visant les croyances des immigrants, mais aussi une action qui blesserait le multiculturalisme du Canada. Ensuite, la neutralité viole les droits individuels qui sont nommés dans la Charte canadienne des droits et libertés. Selon la charte, les personnes peuvent exprimer leurs croyances, leurs religions et leurs pensées comme elles le veulent. En interdisant le port des signes religieux, les immigrants seront dépouillés de leurs droits de base et ne seront pas traités justement. Chaque personne devrait être capable de s’exprimer librement, en particulier dans un pays comme le Canada où c’est un droit. Par ailleurs, cette idéologie de neutralité encourage l’homogénéité des cultures, alors que l’acceptation et l’ouverture aux différences devraient être ce qui est encouragé. Cette mauvaise mentalité n’améliore pas les problèmes de discrimination, mais ne fait que les cacher sous la laïcité. Par conséquent, les Canadiens ne seront jamais à l’aise avec les religions étrangères et ne se débarrasseront jamais des stéréotypes, car ils n’auront jamais la chance de s’y habituer. Enfin, supprimer le port des signes religieux endommage le multiculturalisme qui compose l’identité du Canada. En assimilant tous les immigrants qui entrent dans le pays, le Canada perdrait sa qualité principale qui le rend unique parmi les pays du monde. En somme, l’interdiction de la présence des signes religieux dans l’espace public nuit aux droits des immigrants et à la diversité du pays.

Avec le nombre croissant des immigrants qui entrent au Canada, le sujet du port des signes religieux devient de plus en plus important. C’est un débat dont presque tous les Canadiens parlent. Il y a énormément de raisons pour vouloir la laïcité, néanmoins il y a autant de raisons pour ne pas la vouloir. Bien que la neutralité encourage l’égalité parmi tous les habitants du Canada et peut aider à unir le pays, elle enfreint le droit d’expression de ceux impliqués et blesse l’identité canadienne. Il y a certainement des implications avec l’interdiction de la présence des signes religieux dans l’espace public, alors ce n’est pas un sujet qui peut être abordé facilement. Il est important que les intérêts de tous les Canadiens soient considérés afin de prendre une décision juste et équitable. La question à se poser dès lors est ce qu’on valorise comme type de société.

Danika Bouvier (FREN 297)