Être infidèle pour être fidèle

Venuti soutient que cette croyance a empêché l’avancement de la traduction parce que quand le but est l’équivalence, le traducteur ne peut pas transmettre l’essence du texte à traduire aux lecteurs.  D’après L. Venuti, le traducteur doit comprendre que l’équivalence ne fonctionne pas parce que ce principe ignore l’intertexte de la culture source et l’intertexte de la culture cible.  L’intertexte est le rapport que le texte original entretient avec tous les autres textes qui existent dans le canon de la culture source.  Par exemple, une référence à une chanson traditionnelle dans un texte anglais n’a pas le même rapport avec un lecteur anglais qu’il a avec un lecteur français.  En effet, le lecteur français ne connaît pas la place que cette chanson occupe dans l’intertexte anglais.  Sans cette connaissance préalable, une traduction traditionnelle par équivalence ne transmettra pas toute la beauté et tout le sens du texte original.  Je suis d’accord avec L. Venuti.  Selon moi, la fidélité exige que le traducteur fasse tout  son possible pour transmettre l’essence de l’original au lecteur.  On peut dire que cette situation est paradoxale parce que la fidélité exige parfois un manque de fidélité.  Autrement dit, pour transmettre l’essence de l’original, le traducteur doit créer une référence nouvelle dans sa traduction que le public cible peut comprendre.

Clinton Ford

FREN 254

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