L’aventure du canoë volant

Sur le chemin du festival, nos bottes raides crissaient sur la neige et l’air frais nous vivifiait le visage. En nous baguenaudant sur le sentier, nous avons rencontré des voyageurs qui portaient des ceintures fléchées et de petits canoës. Perdus, ils nous ont expliqué qu’ils cherchaient la cité de lumières. Ils nous ont avertis qu’il y avait des loups aux yeux rougeoyants qui grondaient et hurlaient en rôdant aux alentours. Le long du sentier, des lanternes éclairaient la neige, y projetant plusieurs formes et couleurs chaudes : mauve, ambre, vert, rose, turquoise. Accrochés aux branches, des bocaux peints aux tons pastel rutilaient  sous un éclairage blanc. Au bout du chemin, le violon, la guitare et la voix du maître de danse orchestraient le mouvement des enfants et de leurs parents qui faisaient une ronde.  Autour de beaux feux les gens rôtissaient du « bannock » sur des bâtonnets. En aval vers la rivière, des sphères argentées reluisaient comme des diamants suspendus dans les arbres. De l’autre côté de la rivière, dans une tente chauffée le conteur jouait de l’accordéon, de l’harmonica, de la guimbarde et des cuillères de bois. Il prenait plaisir  à partager les légendes d’autrefois. En traversant la glace à nouveau, nous avons découvert un tipi où le rythme des tambours se mêlait aux voix des chanteurs. Nous avons bu du thé et écouté des chansons. Après un certain temps, nous avons remonté la colline où la neige resplendissait sous la lueur des lanternes. En route, nous avons rencontré un voyageur qui s’est empressé de nous dire qu’il cherchait la Cité de lumières. Nous lui avons répondu qu’elle n’était pas loin…

Renée Masson

FREN 454

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