Un repas chez les Chevaliers

J’ai décidé d’aller au déjeuner des Chevaliers de Colomb pour mieux m’intégrer dans la communauté francophone à Edmonton. Le déjeuner a eu lieu après la messe de onze heures à Saint-Thomas-d’Aquin tous les derniers dimanches du mois. Cette communauté paroissiale est l’une des deux qui sont francophones dans la ville; l’autre est Saint-Joachim. Il y a deux aspects qui m’inspirent dans ce contexte. D’abord, à quel point les membres de cette communauté se rapprochent les uns des autres, ce qui accentue le deuxième aspect, leur attitude tout à fait accueillante. Ils ont des rapports très fraternels et n’excluent pas les nouveaux arrivés.

On s’est tous réunis autour d’un repas chaud pour se parler de tout et de rien et même se disputer. C’était une occasion de partager notre humanité, nos histoires, autant que nos souffrances et nos problèmes. Fondée sur la communication, cette rencontre favorise un environnement où on peut garder en vie la langue française qui s’y exprime dans de nombreux accents. On se trouve donc immergé au milieu de plusieurs origines culturelles et linguistiques. C’est en raison de cet aspect que j’ai beaucoup aimé mon expérience. Je ne découvrais pas seulement un accent attaché à une région, mais plutôt une gamme d’accents. J’ai badiné et partagé mon temps autant avec les Franco-albertains qu’avec les francophones africains, les hispanophones qui ont appris le français autant qu’avec des Parisiens. La richesse de ce déjeuner est donc ce mélange moderne de peuples et de traditions, qui existe explicitement à cause d’une foi catholique partagée. À vrai dire, cette communauté est profondément un témoignage de l’Église catholique et de sa mission d’imiter aussi fidèlement que possible Jésus. La traduction, en tant que pratique culturelle, importe énormément. Dans une communauté entourée par un océan anglophone, on est toujours en train de chercher le bon terme français qui manque. Il est évident que beaucoup de paroissiens fonctionnent normalement en anglais, ce qui fait qu’on doit de temps en temps chercher la bonne traduction d’une phrase ou d’une locution anglaise. Ma rencontre à la paroisse de Saint-Thomas-d’Aquin, comme celles qui l’ont précédée, m’a beaucoup aidé à bien apprécier la difficulté de vivre et de traduire la culture française en Alberta.

Adam Rieger (FREN 454)