La communauté camerounaise d’Edmonton

Edmonton a profité depuis longtemps d’une communauté camerounaise expatriée active et importante. Plusieurs de ses membres occupent des rôles significatifs dans la communauté francophone à Edmonton. Son héritage s’est établi depuis longtemps de plusieurs façons, surtout dans les médias, la littérature et à la radio. Les Camerounais sont présents à Edmonton de longue date et constituent un élément intégral du tissu multiculturel de la ville.

La présence des Camerounais à Edmonton remonte à plusieurs décennies. Elle s’est développée particulièrement depuis les années 2000. La plupart des immigrants du Cameroun cherchent à fuir une situation politique indésirable dans leur pays. Bien que le Cameroun ait évité la plupart des conflits militaires que nous voyons dans les pays voisins, la corruption est bien établie dans la culture et les fonctions bureaucratiques. Selon Wikipédia, les Camerounais sont les « doubles champions du monde de la corruption ». Cette corruption, combinée avec le désir de trouver une qualité de vie et une éducation élevées, a largement motivé un grand nombre de Camerounais à chercher une vie meilleure à l’étranger. Le caractère bilingue du Canada (comme celui du Cameroun, dont les deux langues officielles sont également l’anglais et le français) et le niveau de vie élevé ont attiré les Camerounais qui étaient à la recherche de meilleures perspectives. Aussi communauté camerounaise s’est-elle développée à Edmonton et ailleurs dans l’Ouest canadien.

Dorénavant bien établie, la communauté camerounaise à Edmonton joue un rôle important sur la scène culturelle dans son ensemble. Ses réussites et contributions couvrent plusieurs domaines autant artistiques que communautaires. Nous souhaitons mettre en vedette trois personnes particulièrement connues ici, en Alberta.

Guy Armel Bayegnak. Photo : Radio Canada.

D’origine camerounaise, Guy Armel Bayegnak est auteur de fiction célèbre dans la communauté. Il a été nommé pour le prix des auteurs de Radio Canada en 2013. Il est originaire de Yaoundé, la capitale du Cameroun. À ce jour, il a écrit deux romans, Cœur de Lionne (Éditions du Blé, 2011) et Le Plancher se dérobe (Éditions du Blé, 2012). Le premier raconte l’histoire de deux étudiants du secondaire au Cameroun et de leur passage à l’âge adulte. Le récit parle de l’expérience universelle de la jeunesse et transcende les questions de nationalité et d’ethnicité. Le deuxième roman de Bayegnak est à propos d’une étudiante de droit camerounaise récemment immigrée à Edmonton, et aborde la difficulté de reconnaissance des diplômes entre les deux pays et le besoin de se conformer à la culture d’accueil. Les œuvres de G. Bayegnak se font l’écho de l’expérience des jeunes et de celle des migrants.

Chantal Londji Dang. Photo CJSR.

Chantal Londji Dang anime l’émission radio « Fourre-Tout » sur la station de radio CJSR. Elle parle des sujets directement reliés à la communauté francophone. Elle a aussi été présidente de la Fondation Madeleine Sanam, qui cherche à fournir l’indépendance financière aux femmes de la communauté africaine au Canada et aussi à faciliter la programmation de l’éducation sur le VIH/sida.

Julien Simo est président de l’Association Camerounaise d’Edmonton depuis 2015 après en avoir été le secrétaire général de 2012 à 2014. L’Association cherche à cultiver « l’émancipation, l’enrichissement culturel, l’intégration sociale/professionnelle et l’éducation des hommes, femmes, jeunes et enfants, pour promouvoir l’intimité dans nos poursuites collectives ». Elle administre des programmes qui visent à intégrer les nouveaux venus, y compris les réfugiés, les jeunes, en plus de développer des qualités de dirigeant, de promouvoir l’alphabétisation et d’établir des liens entre d’autres communautés à Edmonton.

Mr. Simo se rappelle que les débuts de la présence camerounaise à Edmonton datent des années 1990. Ce n’est qu’à partir de 2007 avec le boom de l’immigration qu’elle a pris de l’ampleur. C’est à cette période que les immigrants camerounais ont commencé à se retrouver entre eux, aux environs du quartier Bonnie Doon, à La Cité Francophone, au campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta ainsi qu’au Centre de Santé Communautaire de St-Thomas. En plus d’encourager les liens d’amitiés entre les familles de la communauté, le but de ces réunions était de faire face aux difficultés d’intégration. Il est important de noter qu’un grand nombre d’immigrants camerounais ne sont pas venus directement du Cameroun. Mr. Simo souligne que quelques-uns de ces immigrants vivaient en Europe et au Québec. L’institutionnalisation des activités sociales de la communauté a coïncidé avec la vague d’immigration camerounaise mentionnée précédemment. L’Association Camerounaise d’Edmonton a été fondée en 2009. En 2015, celle-ci s’est associée avec la ligue communautaire de Ritchie pour trouver un lieu où tenir ses réunions, ce qui lui a donné une chance de sortir de la communauté francophone de Bonnie Doon.

Un autre regroupement d’intérêt est l’Association SAWA d’Edmonton, fondée en 2012, dont le site web décrit les buts, parmi lesquels « augmenter et promouvoir l’unité et la compréhension entre les canadiens de SAWA… et même d’origines autres que SAWA ». « SAWA » désigne les tribus côtières du Cameroun, dont les Duala, les Bakole et les Bakombe.

Comme beaucoup d’autres communautés culturelles à Edmonton, les Camerounais ont ont, depuis 2014, un pavillon au festival du patrimoine qui a lieu tous les ans en août au parc William Hawrelak. Ce pavillon est un des ajouts les plus récents au festival. Cette occasion donne à la communauté camerounaise une exposition considérable sur la scène multiculturelle d’Edmonton.

Les auteurs souhaiteraient témoigner leur reconnaissance à chacune des personnes suivantes pour leur coopération : Guy Armel Bayegnak, Chantal Londji Dang, Julien Simo et Didier Gangoma.

Aidan MacPherson et Sean Bulger (FREN 312)

(English version)

Bibliographie

« Madeleine Sanam Foundation. » Global Hand. Crossroads Foundation Ltd, 2016. Web. 18 février 2016.

Gangoma, Didier. « Chantal Londji Dang, Présidente de la Fondation Madeleine Sanam. » AfrikAmerik. AfrikAmerik, 2011. Web. 18 février 2016.

« Julien Simo. » Linkedin. Linkedin, a.d.  Web. 18 février 2016.

« Immigration in Canada : A Portrait of the Foreign-born Population, 2006 Census: Portraits of major metropolitan centres: Montréal: The third-largest foreign-born population. » Statistics Canada. Statistics Canada, a. d, 20 novembre 2009. Web. 18 février 2016.

« Cameroonian Association of Edmonton/Association Camerounaise d’Edmonton. » Cameroonian Association of Edmonton. Cameroonian Association of Edmonton, 2016. Web. 18 février 2016.

« Edmonton SAWA Association. » Edmonton SAWA Association. Edmonton SAWA Association, 2016. Web. 18 février 2016.

Wikipedia contributors. « Duala people. » Wikipedia, The Free Encyclopedia. Wikipedia, The Free Encyclopedia, 20 août 2015. Web. 18 février 2016.

Dubois, Stephanie. « Cameroon newest country at Edmonton Servus Heritage Festival. » Metro News. Free Daily News Group Inc., 30 juillet 2014. Web. 6 mars 2016.

Armel, Guy. Message aux auteurs. 17 février 2016.

Simo, Julien. « Re : Renseignements sur la commauté camerounaise à Edmonton. » Message aux auteurs. 17 février 2016.